Le manque d’objectivité du grand-public vis-à-vis de leurs champions, qu’ils soient d’envergure internationale ou régionale, me désole. Les nations, excitées par le tintamarre initié par les médias, glorifient leurs champions en leur vouant un culte aveugle. A cet égard, la Suisse - Valais en tête - est tout autant fanatique que sa voisine la France, pourtant réputée pour son « chauvinisme ».
Au-delà des nationalités
Mon estime des sportifs n’est pas tributaire de leur origine mais de leur qualité intrinsèque. Je n’ai jamais eu d’idole, mais certaines préférences. Quelques exemples :
La virtuosité du footballeur néerlandais Marco Van Basten, un des meilleurs attaquants de l’histoire, malheureusement trop tôt stoppé par les blessures ;
L'intelligence de jeu inégalée du hockeyeur canadien Wayne Gretzky, le plus grand joueur de tous les temps ;
Autant la rage de vaincre et la sympathie du tennisman espagnol Rafael Nadal que l’élégance de Roger Federer ;
La modestie unique du coureur à pied éthiopien Gebre (news du 2.5.2010), tout comme le talent de son successeur Kenenisa Bekele ;
La longévité de la cycliste française Jeannie Longo, toujours au niveau mondial à 49 ans ;
La technique et la persévérance du skieur autrichien Hermann Meier, miraculeusement revenu au plus haut niveau après un grave accident ;
La solidité mentale du plongeur américain Greg Lougadis, qui défendit son double titre olympique en tremplin à 3m et en haut-vol peu après avoir appris sa séropositivité ;
La classe et la beauté de l’allemande Katarina Witt, la seule qui a réussi à me faire regarder le patinage artistique.
Le charisme et l'engagement du boxeur américain Cassius Clay, devenu Mohammad Ali.
Il y en a plein d'autres, bien sûr.
Des valeurs supérieures
Ceux qui m’ont le plus impressionné viennent de près (Allemagne, Pays-Bas, France, Espagne, Autriche, etc.) ou de loin (Afrique, Etats-Unis, Amérique, etc.). La nationalité ne joue aucun rôle pour moi dans le regard que je porte sur les athlètes. Ce sont d’autres valeurs qui m’importent : l’humilité, l’esprit de sacrifice, la beauté du geste, l’honnêteté ou le talent par exemple.
Autrement dit : le nombre de médailles helvétiques aux JO ou lors de CM, qui est la préoccupation exclusive des médias, et aussi d’un intérêt majeur pour la plupart des confédérés, ne m’intéresse que peu. J’aime le sport pour les valeurs positives qu’il véhicule (dépense physique, luttes fair-play, fête, découvertes, capacité à nouer des liens d’amitié) et n’apprécie pas l’obsession de gagner à tout prix qui conduit au dopage, à la corruption et à des attitudes chauvinistes qui frisent le crétinisme.
Encourageons donc à apprécier le sport et non ces attitudes grégaires.
Sébastien
La société d'aujourd'hui m'éxaspère et encore plus avec la coupe du monde.
Au plaisir de te rencontrer un jour peut être
Un francais d'origine valaisanne