Le cyclisme dans toute sa triche
Le rapport de la Commission indépendante de réforme du cyclisme, présidée par Dick Marty, a auditionné 174 témoins. Les constants sont accablants pour le cyclisme professionnel : dopage quasi systématique, arsenal de produits dopants (des noms connus ou barbares : EPO, transfusions sanguines, hormones de croissance, corticoïdes, AICAR, ozonothérapie, GW1516, etc.). Ce qui a changé ces dernières années ? Rien, à part que le dopage ne serait plus organisé au sein des équipes mais plus clandestinement, plus individuellement. 90% des cyclistes continueraient à se doper. Triste.
Les « vampires » agissent aussi la nuit
C’est le titre choisi par le responsable de la rubrique sportive du Nouvelliste, Christophe Spahr, dans son « Time-out » du 24 mars dernier. Il est cité comme suit : « Les cyclistes… devront désormais se tenir à disposition des « vampires » à toute heure du jour – c’est déjà le cas – et de la nuit. Jusque-là, ils devaient être prêts à les accueillir de 6h du matin à 23h. Mais c’est terminé. L’UCI, au mépris de leur vie privée et de la récupération, autorise les contrôles antidopage 24h sur 24 s’ils sont « nécessaires et proportionnés » Alors, certes, les cyclistes ont une part de responsabilité dans ce traitement. Mais il y a des limites à tout. Et là, c’est clairement de l’ingérence dans leur vie privée ».
Les médailles doivent se mériter par le talent et l'engagement, pas par le dopage!
Des « vampires » pourtant nécessaires
Une telle prise de position publique est consternante. Le rapport mentionne clairement, entre autres, que des mini doses aux maxi effets prises à 23h ne laisseraient plus de traces à 6h du matin. Se priver d’effectuer des contrôles à ces heures signifie que les tricheurs peuvent continuer à agir en toute impunité.
Notons aussi que ces contrôles entre 6h et 23h ne sont pas spécifiques au cyclisme mais à tous les sports en Suisse (Antidoping Suisse est l’organe compétent en la matière).
Les contrôles ne sont pas un problème pour les sportifs propres
A l’époque je faisais partie, et pendant de nombreuses années, du groupe de sportifs d'élite susceptibles d’être contrôlés 365 jours/an. J’ai été souvent contrôlé à la maison ou au bureau, parfois devant les yeux de témoins (membres de la famille, voisins et collègues de travail notamment): cela ne m’a jamais posé le moindre problème. Au contraire : si les gens voient les contrôleurs, cela les sensibilise à la problématique. Alors, quand un cycliste professionnel qui gagne de l’argent (et parfois beaucoup) se plaint des obligations de se soumettre à des contrôles inopinés, on ne peut que secouer la tête ! Même si ces contrôles devaient s’effectuer la nuit.
Il faut crédibiliser la compétition
La vie privée des sportifs serait-elle plus importante que l’équité sportive et la santé des concernés ? Non, sauf à cautionner le dopage. En combattant le dopage, j’avais parfois l’impression de nager à contre-courant. Il reste beaucoup de travail à effectuer pour sensibiliser les athlètes, leur entourage, les médias et le grand-public à tout faire pour assurer des compétitions placées sous le signe du fair-play. Il en va de la crédibilité du sport et de son avenir.
Sébastien
Tout autre avis signifie cautioner le dopage!